Casse et holdup au cinéma

Certes il y l'appât du gain, celui des billets de banque, des diamants, des lingots d'or… Mais rapidement et pour la plupart des films de ce genre, l’exaltation du héros accomplissant un acte hors norme prend le dessus. Ce n'est plus un braquage, c'est un jeu dangereux, à la vie à la mort, comme Faye Dunaway et Warren Beatty dans Bonnie & Clyde d’Arthur Penn. Dans cette séquence proposée, pour épater Bonnie et la séduire, Clyde va commettre devant elle un braquage. Il sera suivi de beaucoup d'autres...

Les films de holdup sont toujours construits en 3 phases : la préparation minutieuse, l'action même du braquage et le dénouement, moral ou pas. Ainsi, nous spectateurs savons à quoi nous attendre, installés confortablement devant l'écran.
C'est pourtant dans la construction des personnages que le réalisateur nous surprend.
Il y ceux qui oeuvrent de manière élégante et raffinée, des « gens bien sous tous rapports » : Steve Mc Queen dans l’affaire Thomas Crown cherche l’adrénaline pour tromper l’ennui de son quotidien en braquant une banque. La séquence où il savoure sa réussite seul, en dégustant un verre de scotch, est un grand moment de cinéma.
Georges Clooney dans la série des Ocean's de Steven Soderbergh, Sandra Bullock et Cate Blanchett dans Ocean’s 8 font de leur vie un art minutieux du braquage. La préparation ingénieuse de l'affaire est aussi importante que le braquage lui-même.
Cette désinvolture raffinée se retrouve aujourd'hui dans des héros traders, ceux qui maîtrisent la bourse et jouent de grosses sommes à Wall Street. C'est le cas du film the big short : le casse du siècle.

Pourtant, Steven Soderbergh et d'autres réalisateurs s’amusent à nous désorienter. Dans le film Logan Lucky, avec Daniel Craig dans un rôle inhabituel de taulard, les personnages sont des gens modestes, ou des laissés pour compte de la société. On craint le pire devant leur manque apparent de lucidité. Et pourtant, la pirouette de fin laisse le spectateur sans voix.

Même Ken Loach pourtant peu enclin aux films d’action révèle dans la part des anges comment on peut voler du whisky avec subtilité même si on a été élevé à la bière !
C’est peut-être moins drôle pour les personnages de Snatch : tu braques ou tu raques de Guy Ritchie. La pègre londonienne ne pardonne pas...

Le casse est synonyme d’exploits, physiques comme intellectuels. C’est le cas dans Inception de Christopher Nolan qui emmènent ses personnages dans des contrées intimes extrêmes.
La vision de Kathryn Bigelow dans Point Break est une recherche d'adrénaline constante, dans la pratique des sports extrêmes comme dans les hold up. 

Enfin n’oublions pas le western, ce genre cinématographique où les méchants attaquent la banque. Regardez les premières images de La Horde sauvage de Sam Peckinpah, film de 1969, avec l’arrivée des hors la loi dans la ville, magnifique montage de cinéma qui influencera Tarentino.

Alors à vos écrans pour ressentir de l'adrénaline, de l'humour et des retournements de situation inattendus.