Une maternité rouge de Christian Lax

Une Maternité rouge , de Christian LAX est une bande dessinée qui retrace le destiné d’une statuette africaine du quatorzième siècle , en bois , patinée de rouge , et représentant une femme
enceinte . On la découvre en 1960, au Soudan Françai , futur Mali. Un homme vend à des européens la statuette . Son neveu, très attaché à cet objet de famille, la subtilise et la cache.
Elle réapparaît en 2015, lorsque des Talibans font exploser un baobab sacré. La statuette était cachée là, dans une fissure de l’arbre. Un Sage dogon demande à Alou, jeune malien, de la mettre à l’abri en Europe, au musée du
Louvre à Pari , où une large place est attribuée à la restauration et à l’exposition des chefs-d’œuvre des Arts Premiers. Alou commence alors un long périple, incertain, dangereux, avec en tête la mission de protéger
la statuette et de l’emmener à bon port coûte que coûte. Il emprunte la route de nombreux migrants fuyants des dictateurs sanguinaires et les impitoyables milices islamistes .

Parti fin Avril 2015 , il arrive à Paris en Juin , et s’installe dans un camp . En Septembre , la statuette est admise au Musée du Louvre : fin de la mission. Le camp de migrants des quais de Seine est démantelé, on perd la trace d’Alou. 

La BD est de forme classique : des cases, des bulles pour les dialogues, quelques paragraphes en exergue. Peu de textes. Ce qui anime l’histoire , c’est la qualité du dessin : raffiné, méticuleux, harmonieux . Les
paysages africains sont envoutants, la nature est admirablement représentée : les arbre , les oiseaux, le ciel nocturne, la mer... Les villages, Paris, les êtres humains sont vibrants. La couleur est une variation de gris bleuté, rehaussé de jaune et d’ocre . Le rythme est régulier, pas de longueur, pas d’apitoiement, des faits . C’est fluide. L’histoire est passionnante, actuelle . On observe la folie des hommes, leur capacité à nuire, et
leur attachement à la spiritualité et à la beauté , qui développe le meilleur d’eux- même.