Résumé : Comment caractériser une vie entière ? Les voix qui s'élèvent ici sont celles des habitants du cimetière, qu'on nomme « le champ » dans la petite ville de Paulstadt. À la concision des épitaphes, l'écrivain substitue les mots des défunts. Par un souvenir, une sensation fugace, une anecdote poignante, chacun de ces narrateurs évoque ce que fut son existence. Au fil de la lecture émerge le portrait d'une bourgade comme tant d'autres, marquée par le retour de la prospérité au mitan du siècle dernier. La vie tourne autour des figures locales : le maire, la fleuriste, le facteur, le curé dévoré par les flammes dans l'incendie de l'église, le marchand de légumes... Les voix se font écho, s'entrelacent, se contredisent parfois, formant le tableau d'une communauté riche d'individus et de sensibilités différentesNotre avis : L’histoire se déroule en 29 chapitres. Chaque chapitre donne sa voix à un pensionnaire défunt du cimetière d’un petit village autrichien. Chacun s’exprime de façon singulière sous forme de confessions, d’espoirs déçus. Apaisé ou en colère, chaque âme défunte y va de son regard sur la vie de ce village. On les regarde par le trou de la serrure. J’ai beaucoup aimé l’écriture épurée de Robert Seethelers donnant à chaque défunt une épaisseur et une poésie singulières. J’ai aimé aussi ce qui lie tous les protagonistes : pour des morts, il n’y est question que de vies !