Automobile Club d'Alaa El Aswany

L’AUTOMOBILE Club d’ Égypte  d’Alaa El Aswany, traduit de l’arabe par Gilles Gautier, en édition de poche.
raconte l' Égypte coloniale des années d’après-guerre. C’est un ouvrage polyphonique, qui dresse le tableau d'une nation sous tutelle anglaise et gouvernée par un roi, Farouk, fantasque et libidineux à la veille du moment où sont réunies toutes les conditions d’une explosion révolutionnaire.

Autour d’Abdelaziz Hamam, descendant d’une puissante famille ruinée de Haute Égypte, l’auteur nous fait découvrir toutes les strates de la société cairote : riches et pauvres, maitres et serviteurs, conservateurs et rebelles, égyptiens et britanniques. Si la cohabitation de ces derniers est souvent difficile, ils partagent un ennemi commun : le mouvement nationaliste égyptien du parti Wafd, mais aussi les communistes et les syndicalistes qui réclament des droits pour les travailleurs ainsi que pour le pays. Le souffle romanesque d’un amour hors convention, nous emporte au bord du Nil si loin de nous …

L’auteur accroche le lecteur et rythme le roman en donnant à chaque membre de la famille Hamam son droit et son temps de parole au sein de l'histoire. Et pour ne pas le perdre, il utilise un moyen visuel pour différencier sa narration de celle de ses personnages : la police d'écriture. Le rythme s'essouffle vers le milieu du livre. Le choix de la narration (alternance de chapitres centrés sur les divers protagonistes, avec un certain flou dans le temps et surtout l'insertion de passage à la 1ère personne, mais uniquement pour certains personnages), s'il semble séduisant au début, finit par donner un peu de lourdeur au récit.

 Il n’en reste pas moins que ce roman de 500 pages est un trésor à déguster en en prenant volontairement le temps afin d’en découvrir toutes les saveurs !