Des jours sans fin de Sebastian Barry

La vie d’un émigrant irlandais aux États Unis d’Amérique, au moment des Guerres Indiennes et de la guerre de Sécession .
L’orphelin Thomas McNulty émigre au États Unis d’Amérique à l’âge de 13 ans. Avec un compagnon de son âge, John Cole , il va d’abord animer un saloon dans une ville minière. Devenus inséparables, ils vont ensuite s’engager dans l’armée. Après l’armistice, ils s’installeront au Tennessee avec leur fille adoptive et cultiveront du tabac.
C’est Thomas qui raconte : le style est familier, propre à un homme dépourvu d’instruction mais observateur et doté d’une grande sensibilité. Un homme qui nous parle des sociétés d’hommes : les mineurs, puis surtout les soldats. Il décrit cette complicité masculine particulière faite de solidarité, d’entraide et de connivence qui se forge dans les situations dramatiques. Il observe les sentiments qui amènent les hommes à commettre des atrocités, l’ivresse des combats. D’autres sujets sont abordés : la condition des émigrés irlandais, les rapports hiérarchiques, la place des femme , la faim, la solitude.
La particularité de Thomas est qu’il se sent aussi bien homme que femme et lorsqu’il se travestit, il est particulièrement convaincant.
J’ai aimé la pudeur qui imprègne le récit. Ce n’est jamais ni graveleux, ni sordide. On assiste pourtant à des règlements de compte et des exterminations sanguinaires. Un hommage discret et récurrent est rendu aux femmes et à la nature, qui pâtissent de ces débordements .
Un livre à la fois candide et cruellement réaliste.
Et il y a une suite : l’histoire de Winona, la fille adoptive de John et de Thomas ...