Des milliers de lunes de Sebastian BARRY .

Une jeune indienne orpheline se heurte à la turbulence du monde et la transcende grâce au soutien de sa famille de cœur .

L’histoire se passe dans les années 1870 aux États Unis d’Amérique, dans l’état du Tennessee, dont la particularité est que pendant la guerre, l’Ouest était confédéré et l’Est unioniste. Winona partage la dure vie d’une petite communauté atypique de cultivateurs de tabac, soudés par des sentiments profonds. Deux vieux soldats veillent sur elle avec une vigilance toute parentale. Bien que la guerre de Secession soit révolue, ni la Paix ni la Justice ne sont une réalité dans le conté de Henri,  terre sudiste, où le déclin des valeurs d’autrefois alimente une rancune tenace. C’est un monde qui disparaît et Rebelles s’accrochent à leurs erreurs avec la violence des hommes qui se trompent. Habitués aux ravages et aux massacres, ayant perdu toute joie, ils s’en  prennent aux indiens et aux esclaves affranchis dans la plus grande impunité .

Winona atteint l’âge adulte dans un monde où une violence extrême côtoie la plus grande humanité. Victime d’une agression, accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis, elle poursuit la recherche de la vérité et de la justice comme une quête, n’hésitant pas à se mettre souvent en danger. C’est elle qui s’exprime dans ce roman écrit à la première personne. Elle porte sur le monde qui l’entoure un regard lucide, décrivant la mouvance des âmes, reconnaissant la part d’ombre de chacun et observant que les bourreaux sont aussi les victimes de leurs errements.

Une grande sensibilité se dégage des réflexions de cette toute jeune femme et l’évocation de ses années passées en terre indienne est imprégnée de sagesse et de nostalgie .

C’est un roman lumineux et d’une grande fraîcheur malgré la rudesse de l’époque .