Je vais rester de Lewis Trondheim et Hubert Chevillard

Les vacances en bord de mer peuvent prendre une étrange tournure .
Un homme décède subitement, dès le jour de son arrivée sur son lieu de villégiature : Palavas. Plutôt que de se rendre aux obsèques, sa compagne décide de poursuivre le séjour qu’il avait minutieusement organisé. Elle participe, jour après jour, aux activités qu’il avait méticuleusement consignées dans un petit carnet.
On la suit dans tout les lieux touristiques, souvent à la plage, sur le port , aux arènes. Un palavasien atypique lui fait découvrir des sites plus confidentiels comme les cabanes des quatre canaux et lui prête une oreille bienveillante et attentive. Ses réactions sont parfois imprévisibles. Il y a un décalage entre son état d’âme et la liesse ambiante. Elle paraît observer ses vacances, plutôt que d’en profiter pleinement. Mais le jour du départ elle laisse la valise du défunt et le petit carnet sur le trottoir.
C’est une BD de conception classique, facile à lire. Les couleurs sont lumineuses, les textes agréablement organisés. Palavas est fidèlement reproduit, on s’y croit ! Il y a des très beaux dessins représentants le port, la mer, les cabanes, les étangs, le vent ...
L’histoire est originale : elle nous fait réaliser combien le travail de deuil est une affaire personnelle et cette jeune femme le fait au contact de l’allégresse et de l’insouciance générale.
Il y a beaucoup de tendresse et de détachement, c’est léger et émouvant, comme un coucher de soleil sur la plage...