Shuggie bain de Douglas Stuart

GLASGOW, années 1980. Agnès a trois enfants, qu’elle aime et qui le lui rendent  bien. Mais sa vie privée, tributaire de la pauvreté ambiante est bien loin de ses aspirations. Elle  va chercher du réconfort en consommant de plus en plus d’alcool. Consciente des conséquences, elle tente de s’en sortir. Elle affronte le regard accusateur des autres, se pomponne, s’applique à rester une femme superbe. Elle provoque avec jubilation. Ses périodes d’abstinence font la joie de ses enfants mais elles sont de courtes durées et  bientôt seul son fils cadet va rester auprès d’elle et  la soutenir. Car lui aussi est différent, et malgré tous ses efforts, il ne peut changer sa nature. Ils affrontent tous les deux une société hostile et cruelle, sans arriver vraiment à faire front .

Malgré  son gabarit, ce premier roman digne  de Zola et proche des Misérables, se lit avec allégresse. La maladie d’alcool est traitée avec justesse, on ne sombre pas dans le pathos. Le combat de ces deux exclus inspire de l’admiration. Ils sont lumineux dans leur détresse, même si l’avenir économique reste sombre et la société bien rebutante...