Ton absence n’est que ténèbres de Jon Kalman Stefansson

L’histoire se passe dans les fjords de l’ouest au nord de l’Islande, le narrateur est amnésique ce qui l’autorise à nous raconter, sous la forme d’un puzzle brillant, onirique, musical, et quelquefois déroutant, l’histoire d’une famille sur plusieurs siècles. 

Comme résumé drôle et concis, j’ai envie de vous citer une phrase de ce livre, page 286 (sur 597 !) : « Est-ce à dire que le sujet majeur de cette symphonie de destins qui se déploie et se transforme aussi vite que la manière dont les hommes conçoivent le monde, n’a en fin de compte rien à voir avec l’amnésie et l’amour, la trahison et la mort, la recherche du bonheur et la bonne dimension, mais en premier lieu et en dernier ressort avec le manque de sexe et le fait qu’un paysan déverse sa semence dans une chaussette ? »

J.K. Stefansson nous avait déjà habitués, dans « Asta » par exemple, à des romans vastes et puissants, mais ce livre frappe encore plus par son ampleur, sa construction et son audace : le nombre de personnages, les époques enjambées, la puissance des sentiments, la violence des destins comme celle du climat et de la nature sauvage. 

Ce livre est un chef d’œuvre !