Je suis Eradris, jeune femme enfermée un jour dans un tableau- mon portrait- dans un château délabré en Écosse. Aujourd'hui, après de longues années d'attente, j'entends un bruit autre que le vent : un lourd craquement de porte. C’est le bruit de la porte d'entrée du château. Je suis heureuse ; il y a si longtemps que personne n'est entré ici. Des bruits de pas prennent alors le relais ainsi que des voix inconnues. Ce sont des voix d'hommes. Ils montent les escaliers et, pas à pas, s'approchent de la chambre dans laquelle je me trouve. Je suis curieuse et impatiente de les voir. Vais-je enfin pouvoir revivre? Je vois deux hommes : l'un des deux est assez grand, élégamment vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, ses cheveux bruns retombent en boucles autour de son long visage. Son regard semble interrogateur depuis le fond de ses yeux bleus. J’apprendrai rapidement qu’on l’appelle Aldaron. Quant au second, plus petit, vraisemblablement un serviteur, il porte un pull gris sous un gilet noir. Ses yeux sont marron et ses cheveux roux sont très courts ; il suit le premier visiteur et le scrute dans l'attente d'instructions, semble-t-il.
Aldaron me plaît déjà... Le soir venu, justement, il observe avec attention ces tableaux que mon mari avait peints, il y a tant d'années. Il se rapproche... Est-ce là l'événement tant attendu? Pourrais-je lui envoyer un [[message]] pour le supplier de me délivrer? Il se penche soudain si près qu'une folle espérance m'étreint, mais hélas, il cherche seulement à identifier la signature de l'artiste. Il semble vouloir trouver [[l'origine]] du portrait. La nuit tombée, Aldaron s'endort enfin et je me demande à quoi il peut bien [[rêver]].Aldaron, voyant que le tableau n’est pas commun, décide de le faire examiner par un antiquaire, Brisu Aldret, l’expert en peintures anciennes. Il ne découvre rien d 'insolite. Mais le soir venu, exposée comme je l’étais, face au miroir, je commence à bouger... Ayant réussi à attirer son attention, je m’adresse directement à lui et révèle mon secret : victime d’un sort, je suis destinée à demeurer enfermée dans ce tableau pour l’éternité. Seul le grimoire de Gomorgya volé à la [[bibliothèque]] de Breggolmur et certainement caché dans la [[forêt]] de Mathungel contient les mots précis pour rompre le sortilège.Je veux qu’Aldaron comprenne que je ne suis pas une icône désincarnée mais une âme ardente prisonnière de ce tableau. Je décide de rendre cette réalité perceptible pour lui seul. Peu à peu, un pinceau invisible dessine des barreaux d’argent, striant ainsi mon portrait et révélant ma [[captivité|mystère]].
J'espère qu'il ne prendra pas [[peur]].
Le visiteur prend peur et [[s'enfuit|Début]].Aldaron regarde avec incrédulité les modifications survenues dans l'aspect du tableau pendant la nuit. Étant donnée l'ambiance générale énigmatique de ce château, il est plus intéressé par la découverte du sens de ces barreaux apparus pendant la nuit, que par les moyens étranges qui ont permis que ce mystère s'accomplisse.
Aldaron semble enfin comprendre mon message : Je suis prisonnière d’un sort lancé par l’infâme Gomorgya de la [[forêt]] de Mathungel. Il peut m’en délivrer en retrouvant la formule magique. Celle-ci figurerait dans un très ancien grimoire de la [[bibliothèque]] de Breggolmur.Aldaron a entendu la rumeur racontant qu'un magicien, l’infâme Gomorgya vit dans la forêt de Mathungel. Aldaron, pensant que Gomorgya aura la formule magique pour me libérer, décide de se rendre dans la forêt pour l’y trouver et lui arracher la formule magique par n’importe quel moyen. Plus profond Aldaron s’enfonce dans la forêt, plus la brume et les ténèbres s’épaissit, au loin on entend les hurlements de loups. Aldaron décide de presser le pas malgré tout pour trouver Gomorgya et fuir ce lieu malfaisant au plus vite. Brusquement, le brouillard se dissipe juste un instant et Aldaron voit apparaître une minuscule chaumière semi-enterrée vraiment décrépite. Il s’en approche sur la pointe des pieds et en ouvre la porte lentement et prudemment, il n'y a personne de visible à l'intérieur. Au centre de la seule et unique pièce, se dresse une table antique sur laquelle trône ce qui ressemble à un très vieux livre recouvert par la poussière du temps. Aldaron, comprenant que sa quête touche à sa fin, se saisit immédiatement du [[livre|grimoire]], l'emporte et fend l’air glacial de la nuit jusqu’au château.Aldaron atteint la bibliothèque après avoir gravi les trois mille cent deux marches de la plus haute tour, l’air froid pénètre par les interstices entre les pierres millénaires mais aucune lumière ne peut franchir l’épaisseur des nuages. Aldaron trouve une torche à la flamme mystérieusement allumée et se demande s’il est seul dans la tour.
La porte est fermée. Aldaron ramasse une pierre parmi les pavés disjoints et frappe la porte jusqu’à faire céder les vieux gonds. Il passe de longues heures à chercher un indice dans cette immense pièce circulaire, constellée de toiles d’araignées et qui semble ne pas avoir vu d’être humain depuis des siècles… Aldaron se saisit de la vieille échelle appuyée contre le mur près de la porte d’entrée fracassée. Après avoir éprouvé la solidité des barreaux restants, il s’en sert pour atteindre la plus haute étagère. Sur celle-ci, sont alignés verticalement de vieux livres poussiéreux qui servent de support à un coffret de bois . Aldaron prend le coffret et redescend lentement.
Le coffre est dépourvu de serrure et Aldaron l’ouvre aisément. A l’intérieur, se trouve un petit [[grimoire]] rouge remarquablement épais sur lequel est écrit en noir « Codex Malefico».
Le jour commence à baisser lorsque Aldaron revient au château avec le grimoire. Il le pose sur la table de la grande salle, là même où nous nous retrouvons toutes les nuits dans notre rêve commun. Il décroche du mur le portrait dans lequel je me trouve prisonnière depuis si longtemps et dont je vais peut-être pouvoir m’enfuir bientôt. Il pose le portrait sur un petit chevalet pour que nous partagions cet instant. Aldaron ouvre le grimoire en son milieu, ne sachant par où commencer, chacune de ses mystérieuses pages contenant des signes et caractères indéchiffrables pour nous. Il rapproche le grimoire du chevalet jusqu’à ce qu’ils se touchent. Les mille pages se mettent à tourner très vite puis s’immobilisent. Sur une page du milieu, sans numéro, figure un portrait de mon visage saisissant. Nous ne savons que faire, comment user de ce grimoire pour me délivrer ? Les heures passent sans que rien ne change. Aldaron est servi mais il ne peut manger, il me dit :
«Eradris, je trouverai comment te délivrer».
Je ne peux lui répondre bien entendu, j’avais tellement hâte qu’il sombre dans le sommeil pour venir me retrouver et que nous unissions nos forces pour ne plus avoir à nous quitter.
Aldaron et moi attendons que la nuit tombe pour pouvoir nous retrouver dès l’arrivée du sommeil. L’assoupissement est long à venir, mais finalement Aldaron tombe directement sur la table, ses bras sous la tête, entourant le grimoire toujours ouvert.
Notre merveilleuse soirée commence alors, souper de mets délicats, musique douce et lumière des candélabres. Nous parlons de sa quête du grimoire, comment il a vaincu les obstacles pour l’obtenir… Le livre est là, posé , ouvert sur la page de mon [[portrait|fin]], que nous étudions à la lueur des bougies.
Aux premiers signes de l’aube, Aldaron me fait ses adieux en me promettant de me rejoindre le soir même et toutes les nuits du reste de ses jours. Je mets mes bras autour de son cou pour lui faire mes adieux aussi, et tenter de le retenir un instant comme j’ai l’habitude de le faire.. Lorsque je desserre mon étreinte pour regarder son visage une dernière fois avant la nuit prochaine, je prend conscience que nous sommes dans la pièce où le portrait est resté accroché de si nombreuses années. Le soleil brille à travers les cheveux d’Aldaron. Nous nous tenons debout enlacés et heureux, près du mur supportant le tableau d’un très vieux livre à couverture rouge et dont les pages centrales sont brûlées. Nous avons bien dormi.
[[Rejouer|Début]] Aldaron et moi avons rendez-vous dans un rêve en commun.
Nous nous sommes assis l’un en face de l’autre à la longue table de la grande salle. Il s'agi d'un dîner romantique. Nous parlons et partageons nos histoires et nos espoirs. Aldaron et moi avons beaucoup de points communs et chacun de nous représente ce que l'autre a toujours recherché. Je lui confie le secret de la malédiction et il jure que son âme ne trouvera le repos qu’après m’avoir délivrée. Nous ne pourrons nous rencontrer que dans nos rêves.
Nous attendons ensemble le petit matin, où Aldaron doit s‘éveiller et nous nous quittons à regret comme tous les amants du monde, nous promettant de nous retrouver dès la nuit tombée. En témoignage de son engagement, il retire son anneau portant ses armoiries et me le confie, je le passe à mon doigt.
Aldaron part alors en direction de la [[forêt]] de Mathungel en quête du grimoire que Gomorgya a volé à la [[bibliothèque]] de Breggolmur.